Country: Chad
Closing date: 31 Aug 2015
Première Urgence – Aide Médicale Internationale est présente au Tchad depuis avril 2004, date à partir de laquelle elle a travaillé avec les réfugiés soudanais hors camps et les populations tchadiennes, dans la région du Ouaddaï fuyant le conflit du Darfour. A partir de 2005, PU-AMI a commencé à agir dans les camps en partenariat avec le HCR, assurant des activités de sécurité alimentaire, de gestion de l’environnement, d’appui à l’économie et d’hygiène animale.
En 2006, afin de répondre à de nouveaux déplacements de populations tchadiennes fuyant les combats dans les zones frontalières, des projets ont été mis en place dans la zone d’Arkoum et d’Abdi. En parallèle, des projets se mettent en place en faveur des populations dites autochtones (y compris les personnes retournées), ciblant l’éducation, les questions de protection, l’accès à l’eau potable, la sécurité alimentaire, ainsi que l’appui à la production et à la gestion des ressources naturelles.
A partir de 2012, ce sont exclusivement ces groupes cibles qui sont concernés par l’intervention de PU-AMI, qui intègre désormais la lutte contre la malnutrition. L’année est marquée par une crise alimentaire que des foires aux vivres et des distributions de semences permettent d’atténuer. En parallèle, les premières prises en charge d’enfants malnutris commencent. La position de PU-AMI au Tchad est à partir de ce moment de se concentrer sur la malnutrition comme problématique centrale, tout en agissant sur un certain nombre de facteurs influençant sa prévalence : accès à l’eau, amélioration de la sécurité alimentaire via notamment la relance de la production agricole, renforcement de bonnes pratiques d’hygiène ou encore amélioration de l’accès aux structures de santé et appui à l’amélioration aux bonnes pratiques de soins.
En 2014, cette orientation s’articule autour de la mise en place d’une approche compréhensive et intégrée de lutte contre la malnutrition. Cette stratégie intégrée s’appuie sur un suivi rigoureux de l'évolution du contexte (mise en place d’un système de veille et d’alerte précoce) et une démarche holistique systématisée quant aux déterminants de la malnutrition à court, moyen et long termes, afin d’optimiser la mise en place de réponses précoces et adaptées
Le projet mis en œuvre depuis 2013 avec le soutien de la DUE, et visant l’ « amélioration de la résilience » des populations des zones de retour dans l’Est du Tchad, s’inscrit dans cette logique et tend à souscrire à l’objectif global de renforcement des capacités locales et de recherche de solutions pérennes.
Le projet «***Appui aux populations des zones de retour du département de l’Assoungha*** » financé par EuropeAid de Janvier 2013 à décembre 2015, vise essentiellement à contribuer à renforcer les capacités techniques et les conditions financières des ménages des zones de retour Bardé et Kado, à travers l’appui à la relance agricole, le développement d’Activités Génératrices de Revenu, l’organisation des groupements bénéficiaires en réseaux de groupements, le suivi veille sur les vulnérabilités et le renforcement des autorités techniques et administratives.
C’est dans ce contexte que PU-AMI cherche un consultant pour la réalisation d’une évaluation externe afin d’apprécier l’atteinte des objectifs du projet et évaluer son impact global dans la zone.
2.FINALITES ET ENJEUX
Le programme Appui aux populations des zones de retour du département de l’Assoungha financé par EuropeAid prévoit la réalisation d’une évaluation finale externe.
Nous souhaitons également utiliser cette évaluation pour mieux capitaliser l'expérience de PU-AMI dans le domaine de la résilience des populations (veille sur les vulnérabilités, renforcement des communautés à la relance agricole, la diversification économique, et le renforcement des services étatiques) et aider à la mise en place de tel programme dans des situations comparables.
Cette évaluation doit aussi et surtout nous permettre de mieux définir les besoins prioritaires dans l’appui au relèvement des populations et de définir une stratégie opérationnelle pour PU-AMI adaptée dans ce domaine pour les années 2016-2017 pour la mission Tchad.
3.OBJECTIFS GENERAUX
- Analyser les activités menées par PU-AMI dans le cadre de ce projet d’appui aux populations des zones de retour du département de l’Assoungha (effets directs et impact). L’analyse portera sur l’implantation et la qualité de l’intervention, les effets et impacts)
- Analyser les besoins spécifiques et les conditions de pérennisation et de durabilité de l’intervention : appropriation du projet par la population, niveau d’implication et d’appropriation de la communauté et des autorités.
- Identifier et proposer des recommandations pour la définition d’une stratégie opérationnelle pour PU-AMI pour la suite de cette intervention.
- Renforcer la compréhension interne des équipes pays sur la stratégie, l’impact, les bonnes pratiques et les perspectives/ défis de PU-AMI dans la région du Ouaddaï.
- Analyser les forces et faiblesses de l’approche de PU-AMI et mettre en avant les bonnes pratiques au niveau stratégique et technique (veille sur les vulnérabilités, Implication des services étatiques, réseaux de groupement).
4.OBJECTIFS SPECIFIQUES
L'évaluation finale doit permettre :
a. D’apprécier la pertinence du projet :
Quel est le bien-fondé de l’action conduite au regard des objectifs et des enjeux déterminés au départ ?
A ce titre, il sera examiné la correspondance du projet avec :
- Les besoins et attentes des populations et notamment des bénéficiaires ciblés par les différents volets d’intervention du projet
- Les stratégies de PU-AMI
Cette analyse sera complétée par une appréciation de :
- La cohérence interne du projet (concordance des divers moyens et outils de monitoring et de suivi mobilisés pour concourir à la réalisation des objectifs).
- La cohérence externe du projet (concordance avec les actions entreprises par les autres acteurs : bailleurs de fonds, ONG, services techniques, autorités locales).
b.D’apprécier précisément l’efficacité du projet :
Quel est le degré de réalisation des objectifs du projet (techniques, économiques, sociaux) ainsi que ses éventuels effets non attendus (effets positifs ou négatifs).
L’évaluation de l’efficacité comprendra :
a. Une comparaison des résultats attendus et des résultats effectifs du projet,
b. Une analyse des écarts constatés.
Les principaux aspects à analyser porteront sur :
- l’**amélioration des moyens de subsistance** des ménages bénéficiaires : augmentation du pouvoir d’achat des ménages, limitation des stratégies d’adaptation, augmentation des scores de consommation alimentaires.
- l’**amélioration de la production agricole**: niveaux de production et durée d’autonomie alimentaire des ménages, pourcentages de techniques culturales enseignées mises en œuvre par les ménages.
- l’**amélioration des conditions d’échanges commerciaux dans la zone**: moyen de transport, disponibilité des produits transformés grâce aux activités, accessibilité à ces marchés, disponibilité des biens alimentaires et non alimentaires sur les marchés.
- la mise en place du système de veille et de son appropriation au niveau local : évolution et amélioration du système existant, fonctionnalité des réseaux de relais communautaires veille, fonctionnement des remontées d’informations et des étapes jusqu’à la publication.
c.D’apprécier la durabilité des bénéfices de l’intervention dans le moyen et long terme:
Est-ce que l’atteinte des objectifs et les résultats et impacts obtenus sont de nature à se maintenir, voire à s’amplifier, dans la durée ? Et si oui à quelles conditions ?
Les aspects abordés pour cette analyse porteront sur :
- l’amélioration durable des moyens de subsistance des ménages : fonctionnalité des structures et groupements mis en place, mesure de la rentabilité des activités AGR et des investissements générés à partir de ces activités,
- l’amélioration durable de la production agricole : maintien des moyens de production garantissant une autonomie sur les campagnes agricoles suivantes.
- l’amélioration durable des échanges commerciaux dans la zone : existence de structures de stockages, désenclavement de la zone, potentialités d’échanges avec le Soudan, dynamisme des marchés locaux et régionaux.
- la mise en place du système de veille et de son appropriation au niveau local : implication et dynamisme des relais communautaires veilles et des autorités étatiques et des services techniques, liens avec le SISAAP, continuité du système de veille en cas de retrait de PU-AMI.
d.D’apprécier l'impact du projet (impact sur les groupes cibles),
Quelles sont les retombées de l’action ? Quels sont notamment les effets immédiats sur les groupes bénéficiaires cibles pouvant être raisonnablement attribués en partie ou en totalité à l’action évaluée. Quelles sont les perspectives d’effets de plus long terme ?
L’analyse portera dans la mesure du possible sur des indicateurs traduisant des résultats quantifiables. Le traitement de l’information sera issu notamment des outils de monitoring existants et du dispositif de suivi du projet. L’analyse sera complétée par une appréciation qualitative des impacts sur les volets d’intervention du projet.
e.D’analyser la situation et ses évolutions probables en matière de sécurité alimentaire et d’échanges économiques,au regard du contexte (positionnement des acteurs étatiques et non gouvernementaux) dans la zone d’intervention et les zones proches.
Quels principaux enseignements de l'intervention peut-on tirer ? Quels sont les enjeux à moyen termes, notamment au niveau de l’amélioration de la résilience des populations de la zone ? Quelles sont les principales**recommandations** en termes de pratiques concernant le suivi de l’intervention de PU-AMI.
5.CALENDRIER
Cetteé*valuation se* déroulera sur la période du 15 novembre au 15 décembre 2015.
6.METHODOLOGIE
Le consultant devra proposer une méthodologie complète et structurée pour le travail qui lui est demandé. Néanmoins, la méthodologie utilisée devra inclure au moins:
Collecte des données
- Une collecte, revue et analyse documentaire (enquête, rapports, document de politique national, etc). Une revue documentaire sera présentée en annexe.
- Des entretiens individuels et collectifs avec les intervenants du programme, personnel de coordination, personnel de supervision, y compris les membres de la communauté, les autorités techniques et administratives. La liste des personnes rencontrées sera présentée en annexe du rapport.
- Des visites terrains avec un échantillon des relais, des groupements, des membres de groupe de contact et des structures (CLA/CDA) concernées par le programme.
Rédaction du rapport
Le consultant devra rendre les documents suivants:
- Le consultant devra présenter un rapport de 20 pages maximum (hors annexe) + un résumé en 2 pages en français et en anglais.
- Un premier draft du rapport sera soumis à PU-AMI au plus tard avant la date du 20 décembre 2015 pour lecture et feedback.
- Le rapport final devra être envoyé au plus tard avant le 5 janvier 2016
- La représentation finale à PU-AMI sera organisée début janvier
Restitutions internes
Une restitution des premières conclusions et recommandations sera partagée lors d’une restitution interne à Hadjer Hadid et à N’Djamena, en présence des équipes projet et de la coordination.
Dispositif de suivi
PU-AMI met en place un comité de pilotage dont le mandat est de valider le calendrier d’action, la méthodologie d’étude de l’expert, ainsi que son rendu (rapport notamment). Il suivra l’ensemble du déroulement de l’exercice d’évaluation et échangera, autant que de besoin, avec l’expert pour appuyer la démarche. Il pourra intervenir si des médiations s'avèrent nécessaires, notamment auprès des partenaires Tchadiens.
7.RENDU DES TRAVAUX
La mission fera l'objet d'un rapport dactylographié (2 exemplaires) remis à PU-AMI et aux membres du comité de pilotage, et comportant au minimum les parties suivantes :
- Un sommaire,
- Une table des sigles et des acronymes et la liste des annexes,
- Un résumé de deux pages (maximum) en français et en anglais,
- Le programme détaillé de la mission, ainsi que la liste des personnes et des structures rencontrées,
- Une présentation de la méthodologie,
- Les résultats de l'étude, avec détail des analyses et des arguments,
- Un document détaillé comportant les recommandations.
Le rapport doit en outre comprendre, dans le corps du texte ou en annexes, des synthèses sur :
- Les activités conduites par PU-AMI durant les 3 années du programme EuropeAid (effets directs et impact).
- Une analyse du contexte et des besoins dans la problématique résilience des communautés, les politiques nationales, les moyens en jeux.
- Une proposition d’un positionnement et d’une stratégie d’intervention pour PU-AMI dans l’est tchadien.
Deux moments d’échange et de restitution avec le Comité de pilotage sont prévus :
- Avant la mission terrain pour discuter et valider les objectifs, la méthodologie proposée et le déroulement de la mission.
- Après la mission pour discuter et amender le rapport provisoire et effectuer une présentation globale des résultats.
L’évaluateur doit bien tenir compte des questions, demande de clarification et amendements formulés par les membres du comité de pilotage avant de modifier leurs rapports. Les rapports provisoires et finaux seront adressés au siège de PU-AMI par mail.
8.PROFIL RECHERCHE
Les compétences requises pour réaliser cette évaluation sont celles d’un expert couvrant les domaines suivants :
- expérience significative sur la région sahélienne, et du Tchad en particulier,
- connaissances en agro-économie ou expertise technique dans les domaines de la sécurité alimentaire, relance économique (multisectoriel),
- bonne connaissance des concepts de résilience, et des systèmes de Veille d’Alertes Précoces
- connaissance des techniques et méthodologies d’évaluation, notamment des méthodologies d’étude de marchés telles que les méthodologies EMMA (Emergency Market Mapping and Analysis), HEA (Household Economy Approach) par exemple. La méthodologie d’enquête n’est pas imposée et reste au choix de l’évaluateur.
- connaissance des indicateurs Score de Consommation Alimentaire (SCA) et Coping Strategy Index (CSI)
- expérience significative dans la conduite d’évaluations de projets sous financement de la DUE.
- expérience en matière de coopération au développement et/ ou de projets humanitaires
9. CRITERES DE SELECTION DE L’EVALUATEUR
La sélection de l’expert tiendra compte des items suivants :
- Correspondance entre l’offre et la demande (critères d’exclusion/admission)
- Qualité générale de l’offre (30%)
- Qualité de l’approche participative (20%)
- Références apportées par l’expert (20%)
- Prix proposé (30%)
10. BUDGET
A définir sur la base des offres, mais les devis proposés devront inclure l’ensemble des coûts liés à la prestation, à savoir les billets d’avion et autres frais de transport (inclus les trajets liés au briefing et débriefing à Paris de la consultance), les frais de visa, les frais de couverture médicale et d’assurance rapatriement, les frais de restauration et d’hébergement, ainsi que la rémunération de l’expertise.
How to apply:
Merci d’adresser avant le 15 septembre 2015votre proposition (rédigée sur la base des critères exposés dans les termes de référence joint à cet appel, notamment détaillée au niveau des éléments méthodologiques, et incluant un budget), accompagné d’un CV, aux adresses suivantes : cwils@pu-ami.org ; lcouder@pu-ami.org ; smorau@pu-ami.org